Moritz Simon Geist
Moritz Simon Geist est artiste des médias, roboticien et chercheur, travaillant à l’intersection de l’IA, de l’art sonore et de la performance machinique. Formé à la musique classique et à l’ingénierie, il conçoit des instruments robotiques qui produisent du son de manière physique — transformant le code et les algorithmes en expériences audiovisuelles et cinétiques. Son travail explore la matérialité du son ainsi que le rôle de l’IA dans la créativité de demain. Des albums de techno joués par des robots aux sculptures sonores pilotées par l’IA, ses installations et performances ont été présentées à travers le monde, notamment à Ars Electronica, SXSW et à la Biennale de Venise. Il dirige à Dresde un studio de recherche consacré au développement de machines sonores pour l’art, l’industrie et les futurs spéculatifs.
Automating Empathy — Can We Finally Replace Artistic Performers with Machines?
Automatiser l’empathie — Peut-on enfin remplacer les artistes interprètes par des machines ?
L’artiste et musicien robotique Moritz Simon Geist explore la possibilité pour les machines de transmettre des émotions sur scène comme le font les interprètes humains, les techniques et structures mobilisées pour y parvenir, ainsi que les implications de cette question pour l’art et la culture.
Algorithmes et machines redéfinissent déjà la manière dont les œuvres sont produites, tandis que les dimensions performatives de la musique, du théâtre et du spectacle vivant restent encore du ressort des humains. Mais pour combien de temps ? Dans cette conférence, l’artiste, chercheur et musicien robotique Moritz Simon Geist pose une question fondamentale : l’empathie humaine peut-elle être automatisée ? Les machines, robots et avatars peuvent-ils transmettre des émotions avec la même intensité que des interprètes humains en musique ou au théâtre ?
Il retrace l’histoire des performances non-humaines dans le théâtre et la musique — des premiers animatroniques jusqu’aux ensembles robotiques contemporains — et met en lumière les recherches sur l’agentivité et la virtuosité en performance, deux composantes essentielles pour captiver un public. À travers des exemples issus de son propre travail et d’autres, il explore la manière dont robots, avatars et algorithmes pourraient « jouer » de la musique ou du théâtre.
Un élément clé est celui de la vallée de l’étrange (Uncanny Valley) — cette frontière troublante où une machine paraît presque humaine, sans l’être totalement — et la façon dont elle influence notre réponse émotionnelle. En définitive, Moritz nous invite à nous interroger : la subtilité interprétative et la nuance émotionnelle des artistes humains pourront-elles un jour être pleinement reproduites par la technologie, ou bien notre empathie envers les machines restera-t-elle à jamais fondée sur une illusion ?
Alors… peut-on automatiser l’empathie ? À nous de le découvrir !

