Nelly-Eve Rajotte
Nelly-Ève Rajotte est professeure à l’École de design de l’UQAM, où elle dirige l’axe Image en mouvement et design sonore. Artiste visuelle et médiatique, elle articule sa pratique autour de l’image en mouvement, du son, de l’immersion et de la notion d’expérience, à travers la performance et l’installation. Sa recherche-création s’intéresse notamment aux modes de captation non humaine du paysage – mobilisant le LiDAR, les biosenseurs, l’intelligence artificielle et la robotique – ainsi qu’aux relations sensibles entre technologie, corps et environnement.
Ses œuvres, reconnues pour leur dimension immersive et monumentale, interrogent les conditions de la réception et proposent de nouvelles formes d’altérité perceptive. Présentées au Québec dans des institutions telles que le Musée d’art contemporain de Montréal (MACM), le Musée d’art de Joliette (MAJ), la Fonderie Darling, Occurrence, Clark, Optica et Circa, elles ont également circulé dans de nombreux festivals et événements internationaux, dont MUTEK, le Festival International du Film sur l’art, Transmediale, ISEA, Lab30 ou encore l’International Short Film Festival of Berlin. Son travail fera l’objet d’expositions à Contemporary Calgary et à Emerson Contemporary (Boston) en 2026, et figure dans plusieurs collections publiques, dont celle d’Hydro-Québec.
The Delicacy of Machines
La délicatesse des machines
Cette conférence explore comment les technologies contemporaines — robotique chirurgicale, numérisation LiDAR, capteurs biométriques et intelligence artificielle — peuvent être reconfigurées pour produire des images qui émergent du point de vue du monde vivant. En détournant des dispositifs initialement conçus pour la mesure, le contrôle ou la représentation, il s’agit d’explorer de nouveaux modes de présence, d’altérité et de sensorialité.
À travers la présentation de deux de mes œuvres récentes, The Trees Communicate with Each Other at 220 Hertz and Matter (2024) et In the Depths of Flesh, the Delicacy of Invasive Machines (2025), j’aborderai la manière dont l’esthétique du non-humain et la vision machinique du paysage ouvrent la voie à des expériences immersives et empathiques. Ces expérimentations se déploient à la fois dans l’espace du corps — où l’intervention robotique agit comme une forme de « chirurgie spéculative » de l’image — et dans la représentation d’une forêt numérisée rendue sous forme de pointillisme lumineux, où le spectateur devient une partie intégrante de l’expérience visuelle et sensorielle.
