Tim Hunkin
J’ai passé mon enfance à fabriquer des choses (principalement avec des boîtes à chaussures et du ruban adhésif) et à dessiner sans fin des trains et des chantiers. J’ai fait des études d’ingénieur, et même si j’ai apprécié la formation, elle était tellement théorique qu’elle ne m’a pas vraiment aidé à apprendre à fabriquer quoi que ce soit de concret.
Quelques années après avoir terminé mes études, en 1973, j’ai décroché un poste de dessinateur de bande dessinée pour The Observer, un journal du dimanche au Royaume-Uni. Chaque planche me prenait environ trois jours, ce qui me laissait le reste de la semaine pour m’améliorer petit à petit dans la fabrication d’objets. Avec une grande grange comme atelier, j’ai commencé à créer de simples machines à pièces que j’emmenais dans des foires locales et des rassemblements de vieux moteurs à vapeur. C’étaient des blagues en bois, comme Le spectacle dégoûtant, une figurine qui se cure le nez.
En 1982, j’ai rencontré Rex Garrod et ensemble, nous avons écrit et imaginé des démonstrations pour une série télévisée intitulée The Secret Life of Machines (La vie secrète des machines), consacrée à l’histoire et au fonctionnement des appareils ménagers. Ce fut un succès immédiat, et nous avons ensuite produit deux autres séries. Les vidéos rencontrent encore aujourd’hui un certain succès sur YouTube.
Cela m’a conduit à recevoir une commande pour rénover une grande galerie du musée des sciences de Londres. Cela a donné naissance à The Secret Life of the Home (La vie secrète de la maison), très appréciée, qui a malheureusement fermé l’an dernier après 29 ans d’existence.
J’ai continué à travailler pour des musées pendant quelques années, mais je me suis senti de plus en plus frustré par une bureaucratie toujours plus pesante. Heureusement, un entrepreneur local a entrepris de reconstruire la jetée de Southwold, près de mon atelier, et cherchait des attractions à y installer. En 2001, j’ai donc obtenu un petit espace sur la jetée pour y exposer mes premières machines à pièces, et j’ai tellement apprécié y être que j’ai cessé de travailler pour les musées afin de créer davantage de machines d’arcade et d’en vivre.
J’ai fabriqué près de 50 machines, de plus en plus complexes, et j’ai ouvert une deuxième salle d’arcade dans le centre de Londres appelée Novelty Automation. Mes machines récentes sont satiriques, elles commentent les nombreuses absurdités du monde moderne. Quelques exemples : I-Zombie, sur l’obsession du téléphone – The Fulfilment Centre, sur les emplois humiliants (vous gagnez si vous êtes viré) – et la dernière, Dead or Bad, sur les nombreuses contradictions des politiques environnementales.
Je passe la majeure partie de ma vie dans mon atelier à travailler sur des problèmes passionnants, et je peux ensuite voir les gens s’amuser avec ce que j’ai fabriqué. C’est addictif, donc je n’ai absolument pas l’intention d’arrêter, même si j’ai 74 ans, bien au-delà de l’âge normal de la retraite.
Seagulls and the Super Rich
Tim possède deux salles d’arcade au Royaume-Uni : « Novelty Automation » à Holborn, Londres, et « The Under the Pier Show » sur la jetée de Southwold, dans le Suffolk.
Lors de son talk, Tim parlera de ces arcades et de ses récentes machines satiriques.
« Trust Wildlife » qui observe les humains du point de vue des mouettes ;
« Revolution » est une réaction à l’écart grandissant entre riches et pauvres, un jeu destiné à humilier les ultra-riches ;
et la toute nouvelle, « Dead or Bad », qui porte sur l’énergie verte et la difficulté de garder une grand-mère au chaud la nuit sans recourir aux combustibles fossiles.